Encyclopédie de religions africaines – ADU OGYINAE
Avant Propos : Chers lecteurs et lectrices, avant de vous lancer dans la lecture de ce contenu nous vous conseillons de lire d’abord notre article d’introduction, vous le trouverez en cliquant sur le lien en surbrillance suivant : Encyclopédie de religions africaines – Introduction : Notions et Concepts. Ce dernier vous permettra de mieux appréhender le sens que nous voulons donner à l’ensemble de cette rubrique.
Adu Ogyinae est considéré comme le premier homme dans la mythologie Akan. Les Akan, un groupe de personnes vivant dans certaines régions du Ghana et de la Côte d’Ivoire, croient qu’ils descendent d’un groupe de fermiers qui a pénétré dans la région vers 2000 avant J.-C. Des villages utilisant des outils en pierre ont été découverts dans cette zone, ce qui indique qu’ils élevaient du bétail et cultivaient des récoltes.
Dans les régions de Brong, Adansi et Assin, un groupe Akan matrilinéaire a émergé et s’est répandu pour occuper la majeure partie des terres situées entre les rivières Volta et Comoé. Ils ont rencontré les Guan, considérés comme les premiers occupants de ces terres, déjà présents dans certaines de ces zones. Cependant, vers 500 avant J.-C., les Akan avaient commencé à établir leurs institutions sociales et politiques. C’est à cette époque que la mythologie de ce peuple a commencé à se former, les anciens ayant créé des légendes et des récits expliquant leurs origines.
Selon une libation traditionnelle à Adansi, il est affirmé qu’Adansi était le premier État Akan et qu’il se trouve à la tête de la Nation Akan. En effet, la cosmogonie transmise par les anciens d’Adansi indique qu’Adansi est le lieu où Adu Ogyinae est venu au monde.
Dans la tradition Akan, le Grand Créateur, Odomankoma, qui est un autre nom pour Nyame, a créé tout ce qui existe dans l’univers. Ainsi, Odomankoma a donné naissance à Awo, Abena, Aku, Aberaw, Afi, Amen et Awusi, qui correspondent aux jours de la semaine en anglais : lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. Cependant, c’est à travers la transformation de Nyame en Nyankopon que l’on perçoit le lien avec Asase Yaa Afua et la création de l’humanité. Le premier homme, Adu Ogyinae, n’est pas simplement apparu sans la cosmogonie nécessaire ; il représente tous les abusua des Akan. De nombreuses divinités des clans sont symbolisées par des corps d’eau. Par exemple :
Divinité | Motif | Jour | Eau |
---|---|---|---|
Muru | Python | Mardi | Bosom |
Tano | Éléphant | Samedi | Bosom |
Pra | Léopard | Mercredi | Bosom |
Twi | Singe | Dimanche | Lac Twi |
En plus des bosoms, il y a deux Adae, des fêtes rituelles qui se déroulent tous les 42 jours en hommage aux ancêtres. Chaque sixième dimanche est consacré au grand Adae pour les ancêtres royaux, tandis que chaque sixième mercredi est dédié à l’Adae des ancêtres non royaux.
D’après les Akan, un grand ver a creusé un trou dans le sol, et de ce trou sont sortis sept hommes, cinq femmes, un léopard et un chien. Ces noms sont généralement répétés un lundi ou un mardi, appelés jours Nykli. Voici les noms des personnes originelles :
Hommes | Femmes |
---|---|
Adu Ogyinae | Takyuwa Brobe |
Opoku Tenten | Aberewa Noko |
Adu Kwao | Aberewa Samanate |
Adu Kwao 2nd | Aberewa Musu |
Kusi Aduoku | Abrade Kwa |
Ankora Dame | |
Odehye Sabene |
Parmi les personnes qui émergèrent du trou, seul Adu Ogyinae semblait saisir la situation. Tous les autres étaient abasourdis et désorientés par ce qu’ils découvraient sur Terre, et la peur les envahissait. C’est à ce moment qu’Adu Ogyinae commença à poser ses mains sur les autres pour leur transmettre de la force.
Adu Ogyinae a formé des équipes de travail pour construire des maisons, et en quelques jours, ils avaient érigé des abris pour se protéger. C’est alors qu’il était occupé à abattre des arbres qu’un arbre tomba sur lui, le tuant. C’est ainsi qu’est née le serment Asante wukuda, qui déclare : Je jure au nom d’Adu Ogyinae.
Sources complémentaires : Maquet, J. (1972). Africanité : L’unité culturelle de l’Afrique noire. Oxford, Royaume-Uni : Oxford University Press. Parrinder, G. (1954). La religion traditionnelle africaine. Londres : Hutchinson University Library.