Glossaire : Les Personnages masculins dans la Bibles :...
Islam : Il était une fois…. Allah
Dans le Coran, le terme Allâh est de loin le plus utilisé pour désigner Dieu, apparaissant plus de 2 500 fois. Néanmoins, les origines de ce nom divin restent partiellement obscures. En arabe, le mot générique pour le dieu est al-‘ilâh, qui provient du protosémitique ‘il. Ce terme est un nom commun pour désigner un être surnaturel, un dieu.
Comme nous le verrons, al-‘ilâh était également utilisé avant l’islam pour désigner une divinité spécifique, tant par les polythéistes que par les chrétiens. Le nom Allâh a suscité de nombreux débats. Selon les grammairiens arabes, soutenus par la plupart des historiens, Allâh serait une contraction d’al-‘ilâh, considéré comme sa forme primitive. Cette théorie est d’autant plus attrayante que le nom de la déesse allât est également une contraction de al-‘ilât, suggérant une évolution similaire.
Cependant, Christian Robin note que ce type de contraction est très rare en arabe classique. Une autre hypothèse avancée par certains historiens est que le terme Allâh en arabe pourrait dériver du syriaque ‘Allâha, mais cette idée a été contestée par David Kiltz, qui démontre que l’arabe s’est développé de manière indépendante du syriaque. Quoi qu’il en soit, une divinité appelée al-‘ilâh ou Allâh (les deux termes étant parfois interchangeables) est attestée dans des sources littéraires et des inscriptions arabes antérieures à l’islam. Cet article vise à explorer l’utilisation du nom d’Allâh dans les traditions religieuses qui existaient en Arabie avant l’islam.
1. Du paganisme à l’islam
Allâh possède une histoire riche qui précède l’islam. Son nom apparaît pour la première fois au 1er siècle avant notre ère et se retrouve dans de nombreuses inscriptions découvertes en Arabie. Il est important de noter qu’à cette époque, l’écriture arabe était sans voyelles. Ainsi, les inscriptions préislamiques ne révèlent que la structure consonantique des noms Allâh et al-‘ilâh, soit simplement ‘lh ou lh. Toutefois, il est clair que ces inscriptions font référence à une divinité dont le nom était (et se prononçait) Allâh.
De plus, certaines inscriptions étaient écrites en arabe et en grec. Contrairement à l’écriture arabe archaïque, l’écriture grecque note les voyelles, ce qui permet de comprendre comment le texte arabe était prononcé. Par exemple, une inscription mentionne un certain whblh, dont le nom est retranscrit en grec sous la forme οναβαλας, ce qui, une fois vocalisé en arabe, donne wahballâh, signifiant don de Dieu.
Après avoir clarifié ce point technique, revenons à la première mention du nom d’Allâh que nous avons évoquée. Elle se trouve dans une inscription découverte à Qaryat al-Fâw, dans le sud de l’Arabie saoudite. Cette inscription est une stèle funéraire qui confie la protection d’un tombeau à trois divinités, dont l’une est appelée al-Lâh. De plus, ce texte est l’un des plus anciens témoignages de la langue arabe, et en raison de son importance, nous le reproduisons intégralement ci-dessous :
‘Ijl, fils de Hôfi’amm, a érigé ce tombeau pour son frère Rabib ‘il, également fils de Hôfi’amm, ainsi que pour lui-même, ses enfants, son épouse, les enfants de celle-ci, leurs petits-enfants et leurs femmes, tous issus de la noble lignée de Ghalwân. Par la suite, il a confié ce tombeau à Kahl, à al-Lâh et à ‘Aththar al-Shâriq, en protection contre tout puissant ou faible, acheteur ou prêteur, pour l’éternité, afin de le préserver de tout dommage, tant que le ciel continuera à pleuvoir et que la terre restera verdoyante.
Illustration : stèle funéraire retrouvée à Qaryat al-Fâw contenant l’une des premières mentions du nom d’Allâh.
L’origine de cette inscription est clairement païenne, comme l’indiquent les références aux dieux Kahl et ‘Aththar al-Shâriq aux côtés d’Allâh. En effet, Allâh était le nom d’une divinité arabe polythéiste avant l’avènement de l’islam. Cela ne surprend guère, car la tradition musulmane elle-même affirme que les Mecquois adoraient plusieurs divinités, parmi lesquelles figurait Allâh. Il est important de noter que les informations fournies par la tradition islamique sont souvent plus une reconstruction mythique du passé qu’un reflet fidèle de la réalité historique.
Ainsi, nous ne disposons d’aucune donnée fiable sur les pratiques religieuses des Mecquois avant l’arrivée de Muhammad. Quoi qu’il en soit, une divinité connue sous le nom d’Allâh ou ses variantes est bien attestée dans les inscriptions arabes préislamiques. Par exemple, deux inscriptions découvertes à al-Qurà, au nord du Hedjaz, mentionnent un dieu nommé hal-Lâh, puis al-Lâh. La première inscription, trouvée au début du 20e siècle par deux archéologues français, se lit comme suit :
‘Abdmanât Asdaq Puisse hal-Lâh être satisfait de lui et lui porter assistance.
La deuxième inscription, qui est conservée au musée national de Riyad, célèbre la construction d’un bâtiment dédié au dieu al-Lâh :
Nfyh fils de ‘Amm, prêtre de hal-Lâ(h) a édifié cet édifice pour al-Lâh le dieu de h-Rm’t. Puisse-t-Il être satisfait de lui et lui porter assistance […]
Allâh est également mentionné fréquemment dans les inscriptions safaïtiques, une ancienne écriture arabe utilisée par les bédouins préislamiques. Il est généralement invoqué pour satisfaire une demande spécifique :
ô Allâh, [accorde] le repos contre tout arrivant…
ô Allâh, [accorde] le butin…
ô Allâh, [accorde la sécurité]…
il était éloigné de sa famille, alors puisse Allâh avoir de la compassion.. etc.
Allâh est également invoqué pour faire tomber la pluie. Dans cette inscription, un agriculteur exprime son désespoir face à la sécheresse et implore : fais descendre la pluie, ô Allâh ! La représentation d’Allâh en tant que Celui qui fait pleuvoir apparaît aussi dans la poésie arabe préislamique. Il est intéressant de noter que cette vision ancienne du divin a perduré dans la religion musulmane. Comme l’indique Brannon Wheeler, le Dieu du Coran est un dieu du tonnerre qui apporte la fertilité à ses fidèles. La prière pour la pluie reste une pratique courante parmi les musulmans, qui, à l’instar de l’auteur de cette inscription, peuvent invoquer Allâh à cet effet.
De plus, selon les généalogistes musulmans, les noms contenant l’élément –allâh étaient courants parmi les Arabes préislamiques. Hishâm Ibn al-Kalbî (m. 821) a ainsi recensé pas moins de 800 occurrences du nom ‘Abdallâh, couvrant une période allant de l’époque préislamique jusqu’à environ 800, incluant à la fois des musulmans et des individus ayant vécu avant l’islam. Il est à noter que, selon les traditions, ‘Abdallah était le nom du père de Muhammad. Cependant, les historiens se sont interrogés sur la véracité de ces données.
Comme le souligne Christian Robin, il est possible que certains noms mentionnés par les généalogistes musulmans aient été utilisés pour dissimuler des anthroponymes devenus inacceptables. Il est probable qu’une certaine épuration ait été effectuée dans la généalogie du Prophète, en éliminant des noms jugés trop manifestement païens, bien que tous n’aient pas été soumis à cette censure. Quoi qu’il en soit, le nom ‘Abdallâh et d’autres noms contenant l’élément –allâh sont bien attestés dans les inscriptions préislamiques, y compris chez les polythéistes. Il n’est donc pas rare de trouver des inscriptions portant le nom ‘Abdallâh, ainsi que son équivalent féminin Amatal’ilâh, Servante d’al-Ilâh, ou encore Binallâh et Taymallâh.
Contrairement à ce que soutient la tradition musulmane, Allâh n’est pas présenté dans les inscriptions préislamiques comme un grand Dieu auquel les Arabes auraient associé des divinités inférieures. Il est cependant décrit comme un dieu relativement important, qui faisait probablement partie des panthéons locaux, selon Robin. Ce dieu avait des fidèles parmi les Arabes d’une grande partie de la péninsule. Ses origines restent néanmoins incertaines. Dans une inscription, Allâh est lié à la déesse Allât, ce qui suggère qu’ils pourraient avoir constitué ensemble le couple originel des dieux. Suzanne Krone note d’ailleurs que leur origine […] se situe probablement dans la même région, parmi les tribus du nord-ouest de l’Arabie.
2. Les noms divins chez les juifs d’Arabie
La présence juive en Arabie est bien documentée, notamment dans le sud de la péninsule. Au 4e siècle, le puissant royaume de Himyar, qui contrôlait la région, s’est converti au judaïsme sous l’influence de ses élites. En revanche, les informations concernant d’autres parties de la péninsule sont beaucoup plus limitées. Les sources musulmanes mentionnent que plusieurs tribus juives s’étaient établies depuis longtemps dans l’oasis de Yathrib, qui est devenue Médine à l’époque du Prophète. Cependant, il n’existe actuellement aucune preuve en dehors de la tradition islamique pour corroborer cette affirmation. Bien qu’une poignée d’inscriptions juives ait été découverte au nord du Hedjaz, rien ne prouve que leurs auteurs aient eu un lien avec Yathrib. En dehors du sud, la présence juive en Arabie semble avoir été relativement marginale et, dans le Hedjaz, elle a été considérablement amplifiée par la tradition islamique.
Deux inscriptions trouvées près de Tabûk, au nord du Hedjaz, désignent Dieu comme le Maître des Mondes. L’origine juive de ces inscriptions est considérée comme certaine, car l’une d’elles mentionne la fête du pain azyme, qui fait référence à la Pâque juive. La seconde inscription, datée de 367, contient une malédiction : Que le Maître des Mondes maudisse quiconque s’attaquerait à ce tombeau.
En ce qui concerne les Juifs d’Arabie du Sud, qui ont laissé davantage de traces, ils utilisaient plusieurs appellations pour désigner Dieu. Parmi celles-ci, on trouve ‘ilân ou ‘ilâhan, signifiant le Dieu dans les langues sud-arabiques. Le nom ‘alâhân, qui est un calque de l’hébreu elôhîm, les dieux, est également présent, ainsi que des expressions telles que le Propriétaire du Ciel, le Seigneur du Ciel et le Seigneur du Ciel et de la Terre.
Certaines dénominations révèlent plus clairement l’identité juive de leurs auteurs, comme le Dieu d’Israël (‘ilâh Yisra’îl) et le Maître des Juifs (Rabb Yahûd). Dans une inscription datée de 523, le dieu des Juifs est encore désigné comme le Louangé, ce qui en arabe se traduit par muhammad, le nom (ou probablement le surnom) du Prophète de l’islam. Pour illustrer la diversité des noms divins dans le judaïsme sud-arabique, nous pouvons citer l’inscription suivante, gravée sur le palais de la capitale du royaume de Himyar vers 400 :
Yahûda’ Yakkuf a construit, posé les fondations et terminé son palais Yakrub, des fondations au sommet, avec l’aide et la grâce de son Seigneur qui a créé sa personne, le Seigneur des vivants et des morts, le Seigneur du Ciel et de la Terre, qui a tout créé, avec la prière de son peuple Israël, avec le soutien de sonseigneur Dhara’’amar Ayman, roi de Saba’, de dhu‑Raydân, du Hadramawt et du Sud.
Néanmoins, le nom divin le plus fréquemment utilisé par les Juifs d’Arabie est Rahmânân, un théonyme que l’on trouve à de nombreuses reprises dans le Coran. Cependant, ce théonyme n’est pas spécifiquement juif, ni même arabe. D’origine akkadienne, il s’est répandu dans tout le Proche-Orient, tant dans les contextes polythéistes que monothéistes.
3. Allâh chez les chrétiens
La christianisation de l’Arabie préislamique est désormais bien établie. En effet, les sources documentaires, les inscriptions et les preuves archéologiques sont suffisamment nombreuses pour attester de l’existence de communautés chrétiennes organisées au Yémen, le long de la côte arabo-persique et dans le nord de la péninsule. En revanche, la christianisation du Hedjaz reste moins certaine en raison du manque d’indices significatifs dans cette région. Quoi qu’il en soit, il est désormais clairement reconnu que les Arabes chrétiens désignaient leur Dieu par le terme al-‘ilâh de manière systématique, comme l’indiquent de nombreuses inscriptions découvertes dans la péninsule. Nous fournirons ci-dessous plusieurs exemples à cet égard.
Dans l’inscription du couvent de Hind à al-Hira, datant d’environ 560, on peut lire le texte suivant : Que Dieu (al-‘ilâh), pour qui elle a construit cette demeure, pardonne ses péchés. Une autre inscription, trouvée dans l’ancien royaume nabatéen et également ornée d’une croix, mentionne : Que Dieu (al-‘ilâh) se souvienne de Hg’bw [ou Hg’nw], fils de Salama, à la date de 443 †. De plus, une inscription non datée a été découverte dans la région d’al-Mafraq, au nord de la Jordanie, qui dit : † Que Dieu (al-‘ilâh) se souvienne de Yazîd le roi.
Illustration : inscription d’al-Mafraq (Jordanie)
Le nom allâh est couramment utilisé dans les noms des Arabes chrétiens, tout comme il l’était chez les polythéistes, comme nous l’avons déjà mentionné. Par exemple, une inscription trouvée au sud de l’Arabie mentionne : † Thawbân fils de Marthad al-‘ilâh.
De plus, nous disposons d’une liste des noms des chrétiens de Najrân (au Yémen) qui ont été victimes du massacre de 523. Cette liste, présente dans le Livre des Himyarites, conserve de manière fragmentaire les noms de 174 victimes. Robin considère que les informations fournies par ce livre sont très fiables, car son auteur anonyme, qui était contemporain des événements, a mené une véritable enquête auprès des témoins et des acteurs de l’époque. Dans cette liste, le nom ‘Abdallâh apparaît 10 fois, ce qui en fait le nom le plus courant, suivi de ‘Amr (9 fois) et Muʿâwiya (7 fois). Bien qu’il ne soit pas possible d’étendre ces données à l’ensemble des chrétiens arabes, l’échantillon est suffisamment significatif pour conclure que ‘Abdallâh était un nom très répandu à cette époque au sein des communautés chrétiennes, du moins à Najrân. À ce titre, Robin estime que 6 % des chrétiens de Najrân portaient ce nom au 6e siècle.
L’analyse des sources épigraphiques et documentaires révèle que les Arabes chrétiens désignaient leur dieu par le terme al-‘ilâh. Leila Nahmé souligne que ce nom est la désignation arabe habituelle de Dieu pour les chrétiens préislamiques. Il est probable que ce terme soit un calque du syriaque ‘Alâhâ. On constate également que dans la majorité des inscriptions chrétiennes, al-‘ilâh est rarement utilisé en tant qu’allâh. La persistance de la forme al-‘ilâh soulève des questions : Nicolai Sinai avance que les chrétiens l’employaient pour se distinguer des polythéistes, dont l’une des divinités portait le nom d’Allâh, comme nous l’avons déjà mentionné. Une autre hypothèse suggère que la forme al-‘ilâh permet de conserver une structure en deux parties, similaire à celle du grec ho theos. Quoi qu’il en soit, il est clair que, pour ces chrétiens, al-‘ilâh et allâh étaient des termes interchangeables.
Pour conclure, il est important de noter que les chrétiens himyarites adoptaient la pratique de leurs compatriotes juifs en appelant leur dieu Rahmânân. Dans le contexte chrétien, ce nom fait spécifiquement référence à Dieu le Père, aux côtés de Jésus et de l’Esprit Saint. Cela est illustré par une inscription du premier souverain chrétien du royaume, Sumûyafa’ Ashwa’ : Au nom de Rahmânân, de Son fils Christ Vainqueur et de l’Esprit saint.
Son successeur, Abraha, d’origine éthiopienne, a également utilisé ce terme, comme le montrent les inscriptions suivantes : Avec la puissance de Rahmânân et de son Messie et Avec la puissance, l’aide et la miséricorde de Rahmânân, de son Messie et de l’Esprit de Sainteté. L’utilisation de Rahmânân à la place de Père dans la Trinité peut surprendre. Cela pourrait refléter la volonté des nouveaux souverains chrétiens de trouver un terrain d’entente avec les juifs, qui représentaient une part importante de la population. Il est également intéressant de noter qu’Abraha, contrairement à son prédécesseur, choisit de ne pas mentionner le Fils, se référant simplement au Messie. Robin souligne que la christologie d’Abraha peut donc être perçue comme une tentative de créer un lien entre juifs et chrétiens au sein d’une même communauté.
– David Kiltz, The relationship between Arabic Allāh and Syriac Allāha, Der Islam, vol. 88, 2012, pp. 34-35.- Christian J. Robin, Allāh avant Muhammad, Jerusalem Studies in Arabic and Islam, vol. 49, 2020, p. 45.- Arthur Jeffery, The Foreign Vocabulary of the Qur’ān, Orient Institute Baroda, 1938, p. 66.- David Kiltz, art. cit.- Nicolai Sinai, Raing-Giver, Bone-Breaker, Score-Settler. Allāh in Pre-Quranic Poetry, American Oriental Society, 2019, p. 11.- Ahmad Al-Jallad, Graeco-Arabica I: The Southern Levant, in Ahmad Al-Jallad (ed.), Arabic in Context. Celebrating 400 years of Arabic at Leiden University, Brill, 2017, p. 107.- Christian J. Robin, Les plus anciens monuments de la langue arabe, Revue du monde musulman et de la Méditerranée, vol. 61, 1991, p. 116.- Voir par exemple Ahmad Al-Jallad, The Religion and Rituals of the Nomads of Pre-Islamic Arabia, Brill, 2022, pp. 3-4.- Christian J. Robin, Allāh avant Muhammad, art. cit., p. 54.- Nicolai Sinai, op. cit., p. 11.- Ahmad Al-Jallad, op. cit., p. 63.- Ahmad Al-Jallad, Marginal notes on and additions to An Outline of the Grammar of the Safaitic Inscriptions, (ssll 80; Leiden: Brill, 2015), with a supplement to the dictionary, Arabian Epigraphic Notes, vol. 3, 2017, p. 84.- Nicolai Sinai, op. cit., notamment pp. 27-31.- Brannon Wheeler, Animal Sacrifice and the Origins of Islam, Cambridge University Press, 2022, p. 175.- Christian J. Robin, al- ʾIlāh et Allāh : les deux noms de Dieu chez les Arabes chrétiens de Najrān, Hawliyāt, vol. 19, 2020, p. 91.
Les journalistes qualifient systématiquement de déséquilibrés nombre d’agresseurs musulmans qui, sans raison apparente, blessent ou tuent des malheureux qui ont eu le tort de...